Samuel Beckett et l'écriture des ruines
de Mercier et Camier à Soubresauts
Le motif des ruines traverse l’œuvre de Beckett en pointillé, désignant paradoxalement le vrai refuge de celui qui, solitaire, est expulsé de toute habitation susceptible de lui assurer une identité et une place parmi ses semblables. Au bombardement historique de Saint-Lô succède une expérience de l’effondrement corporel. Enfin, l’évocation des endroits sans issue et des étendues désertiques figure l’absence de tout lieu stable. Malgré cette impasse, ces sites impersonnels réussissent à donner corps à la part du vivant qui échappe à l’être et à la nomination, ainsi que le révèlent certains des derniers textes en prose. Le présent ouvrage se donne pour tâche d’examiner ce thème qui touche à l’imaginaire, au langage et à l’existence.
_____________ The motif of ruins runs through Beckett's work in filigrane, pointing paradoxically to the true refuge of one who is solitary, and expelled from any habitation capable of ensuring him an identity and a place among his fellows. The historic bombing of Saint-Lô is followed by the experience of a bodily collapse. Finally, the evocation of issueless places and wastelands expresses the absence of any stable site. In spite of this impasse, these impersonal sites succeed in giving flesh to the part of the living that escapes being and nomination, as the late prose texts reveal. The present study undertakes to examine this theme that touches on the imaginary, language and existence.
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Samuel Beckett et l'écriture des ruines, de “Mercier et Camier” à “Soubresauts”, Paris, Lettres modernes – Minard, « Archives des Lettres modernes », 2020. 978-2-406-10594-7.
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AVIS DE LECTEURS
« […] ton dernier livre sur l'écriture des ruines […] m’a beaucoup intéressée […] et le parcours que tu proposes est passionnant. Ce que tu dis sur les ruines “en apparence encore intactes” et la pérennité de la ruine me semble particulièrement inspiré et porteur d'idées profondes à poursuivre sans doute. »
— Évelyne Grossman
— Évelyne Grossman
« À partir de ces possibilités, Brown déploie une série de liens entre l’œuvre de Beckett et la psychanalyse, notamment avec l’œuvre de Jacques Lacan. C’est l’un des points notables de cet ouvrage, à savoir la manière dont l’auteur entrelace peu à peu l’œuvre et les différentes disciplines qu’il s’autorise à utiliser pour se positionner face à l’œuvre beckettienne. Brown passe, dans certaines œuvres comme Molloy, de l’analyse d’une errance sans but, par l’image topographique ou du paysage dans lequel les personnages évoluent, à l’analyse de la succession de lieux clos qui revient dans plusieurs œuvres de Beckett. Ce qui est intéressant est qu’il ne contente pas de décrire, mais qu’il présente, parfois, plus qu’une réflexion, une relation entre œuvres et thèmes qui nous permet, à partir du nœud d’analyse qu’il propose, d’établir de nouvelles relations entre elles. »
« Brown nous conduit dans une réflexion minutieuse portant sur un problème très proche de la poétique de Beckett. Il reconnaît la manière dont ce sujet évolue depuis les textes initiaux jusqu’à ceux de sa dernière période, soit en tant que dramaturge, soit en tant que prosateur. Il ne fait aucun doute que l’auteur connaît très profondément l’œuvre de Beckett, et ses approches novatrices représentent une bonne raison pour commencer à lire l’œuvre de Beckett à partir de nouvelles perspectives. De plus, Brown couvre une grande partie de la production de notre auteur, y compris la correspondance qui éclaire certaines de ses affirmations. Il faut aussi noter la manière claire dont il établit des relations entre les œuvres et les idées, sans tomber dans des répétitions stériles ou des évidences. »
« De cette façon, Brown nous offre un livre amène tout en étant réfléchi et profond, riche à l’égard l’œuvre de Beckett, mais aussi par les lectures qu’il propose à travers des hypotextes et par les solides approches théoriques que sa lecture présente et présuppose. » — Lucas MARGARIT : compte rendu dans Beckettiana (espagnol)
« Brown nous conduit dans une réflexion minutieuse portant sur un problème très proche de la poétique de Beckett. Il reconnaît la manière dont ce sujet évolue depuis les textes initiaux jusqu’à ceux de sa dernière période, soit en tant que dramaturge, soit en tant que prosateur. Il ne fait aucun doute que l’auteur connaît très profondément l’œuvre de Beckett, et ses approches novatrices représentent une bonne raison pour commencer à lire l’œuvre de Beckett à partir de nouvelles perspectives. De plus, Brown couvre une grande partie de la production de notre auteur, y compris la correspondance qui éclaire certaines de ses affirmations. Il faut aussi noter la manière claire dont il établit des relations entre les œuvres et les idées, sans tomber dans des répétitions stériles ou des évidences. »
« De cette façon, Brown nous offre un livre amène tout en étant réfléchi et profond, riche à l’égard l’œuvre de Beckett, mais aussi par les lectures qu’il propose à travers des hypotextes et par les solides approches théoriques que sa lecture présente et présuppose. » — Lucas MARGARIT : compte rendu dans Beckettiana (espagnol)
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